Industrie agroalimentaire et gestion de stock : se prémunir de la rupture client tout en évitant la surproduction

Défi de premier plan pour les entreprises, la gestion des stocks peut contribuer à augmenter les marges de l’organisation, ou à l’inverse, générer des coûts considérables pour celle-ci. Entre stocker suffisamment pour éviter la rupture et ne pas trop anticiper pour limiter la surproduction, l’équilibre à trouver est subtil. Pour le secteur de l’agroalimentaire, cette gestion est d’autant plus difficile et périlleuse car le stock constitué concerne des produits périssables. Pour ces industries, quels sont donc les leviers efficaces pour se prémunir de la rupture client tout en évitant le surstock ? Décryptage.

Industrie agroalimentaire et gestion de stock : quels enjeux ?

Dans le secteur de l’agroalimentaire, la périssabilité des produits implique que leur vente est soumise à des normes très strictes qui encadrent la possibilité – ou non – de leur consommation. Ainsi, sur ce type de marché, la durée entre la fabrication du produit et le moment où il peut être légalement consommé est parfois très courte. C’est notamment le cas pour les produits frais ou ultra frais, comme les sushis par exemple.

Pour les industries concernées, tout l’enjeu est donc de produire suffisamment pour répondre à la demande des clients mais en limitant au maximum la surproduction pour éviter les gaspillages. C’est pourquoi, afin d’éviter la rupture ou le surstock, les industries agroalimentaires doivent procéder à un pilotage fluide et précis de leurs réserves.

Les risques du surstock pour les industries agroalimentaires

Le surstock provient d’une surévaluation de la demande faite par l’entreprise. Celle-ci se retrouve alors avec un surplus de produits, qu’elle doit écouler… ou détruire. Particulièrement à risque pour les industries agroalimentaires, le surstock représente différents dangers :

  • Une détérioration du stock: c’est le risque principal du surstock pour certaines entreprises du secteur agroalimentaire. Les produits consommables ont en effet plus de chance de se gâter rapidement et donc d’être perdus.
  • Une hausse du coût d’entreposage: une entreprise qui multiplie les stocks doit parfois investir dans de nouveaux locaux pour ranger tous les produits qui n’ont pas encore été vendus, ce qui implique des coûts supplémentaires. De plus, les produits alimentaires nécessitent parfois d’être stockés dans des conditions spécifiques pour ne pas s’abimer (environnement sec ou frais). Cette particularité peut, elle aussi, augmenter les frais de l’industrie.
  • Une perte de rentabilité: parfois, les produits stockés par une entreprise mettent du temps à être vendus - et perdent de la valeur -, ou pire, sont détruits. Dans ces cas-là, l’entreprise n’est pas en mesure de rentabiliser l’argent qu’elle a investi en production.

Les risques de la rupture de stock pour les industries agroalimentaires

La rupture de stock se traduit par l’absence, provisoire ou définitive, d’un ou de plusieurs produits – alors que la demande client est bien présente. Voici les risques d’une telle situation pour les industries agroalimentaires :

  • Une insatisfaction de la clientèle: pour un client, se retrouver dans l’incapacité d’acheter ou n’avoir qu’un choix restreint d’articles est souvent source de frustration. En perte de confiance, celui-ci a alors plus de chances de se tourner vers la concurrence.
  • Une baisse du chiffre d’affaires: une rupture de stock représente des opportunités de vente perdues pour l’entreprise, et donc une baisse de son chiffre d’affaires.
  • Un manque de rentabilité du stockage: en cas de rupture de stock, une entreprise génère des frais de stockage inutiles car une partie de l’espace pour lequel elle a payé est inoccupé. Elle est donc en perte de rentabilité car l’argent qu’elle a investi ne lui rapporte aucun gain.

Vous l’aurez compris, les situations de surstock comme de rupture engendrent systématiquement des pertes financières pour les industries agroalimentaires. Tout l’enjeu repose donc sur la capacité des entreprises à trouver le bon équilibre pour répondre à la demande client sans faire de surproduction.

 

Quelles solutions pour se prémunir de la rupture de stock tout en évitant la surproduction ?

Heureusement, il existe des solutions pour produire les bonnes quantités de produits de manière à se prémunir de la rupture de stock tout en limitant la surproduction.

Produire à la commande en flux tiré et non pas sur prévisions (flux poussé)

Flux poussé et flux tiré : quelle différence ?

  • Le flux poussé est un système où les lancements de fabrication ne tiennent pas compte des besoins des clients (internes et externes). Les produits sont réalisés :
    • Pour occuper les capacités
    • Pour alimenter un stock
    • En avance
  • A l’inverse, le flux tiré (ou système Kanban), est un système où la fabrication n’est engagée que par les besoins des clients (internes et externes). Les produits sont réalisés :
    • Dans les quantités demandées
    • Aux spécifications accordées
    • Au délai demandé

Les avantages du flux tiré

Dans une logique de flux tiré, la production suit la cadence des ventes. De fait, le stock constitué a plus de chance d’être écoulé car il est produit en fonction de la demande. Contrairement à une logique en flux poussé, les risques de surproduction sont donc beaucoup moins importants. La possibilité d’une rupture est elle aussi assez faible car ce sont les demandes des clients qui déterminent la production : sauf erreur, toutes les demandes sont alors traitées.

Mettre en place un management agile

Le management agile repose sur l’idée que l’organisation de l’entreprise doit être souple pour pouvoir s’adapter aux évolutions du marché et à la demande des clients. Par ces ajustements constants, l’entreprise est ainsi en capacité de modifier ses volumes de production en fonction des derniers évènements : annulation d’une commande, retard de livraison, augmentation du coût d’une matière première… Ce type de management est donc efficace pour prévenir la rupture et la surproduction car les articles sont produits en fonction de la demande client et des circonstances en temps réel.

Optimiser la conduite des machines pour produire à la commande en flux tiré

Pour produire en Flux tiré, il est nécessaire de mettre en place une organisation agile et de maitriser la conduite des machines. Dans un contexte de production, les machines ne sont pas toujours paramétrées, ni conçues pour réaliser de changements de série rapides. Les temps d’arrêts des machines ou des lignes de fabrication sont souvent trop importants pour basculer vers du flux tiré. Ce manque de flexibilité et de standardisation peut ainsi générer :

  • Des temps de changements de série trop longs, ce qui oblige à faire des séries longues pour rentabiliser les arrêts : cela implique de produire en avance et non pas au rythme de la demande client.
  • Des produits de mauvaise qualité : si les réglages machines ne sont pas maitrisés et non standardisés, cela entraine de la reprise et des surcoûts.
  • Une perte de capacité de production : si les temps d’arrêts sont trop nombreux et trop longs pour cause de pannes, micro-arrêts, changements de séries, ralentissements, etc., les entreprises ont tendance à favoriser les séries longues (pour compenser ces pertes de rendement) et, par conséquent, à s’éloigner de la production à la commande et en flux tiré.

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Standardiser les réglages, réduire les temps de changement de séries, réduire le taux de pannes et les micro-arrêts peut alors aider à réduire la longueur des séries et caler la production au rythme de la demande client. Grâce à cela, les risques de rupture et de surstock sont évités.

Se faire accompagner par des professionnels

Une bonne gestion des stocks repose sur une organisation spécifique, réfléchie en amont et pensée en fonction de l’activité de l’entreprise. Pour éviter la rupture et la surproduction, il est donc recommandé de s’appuyer sur l’expertise de professionnels qui analysent les points d’amélioration de l’entreprise et aident à la mise place du modèle de gestion le plus adapté.

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